Être transparent
Pour les acteurs institutionnels, il s’agit de s’entendre autour des points suivants:
- Sur quoi portera la participation ?
- Combien de temps durera-t-elle ? Quels seront les temps faibles, les temps forts de la participation, en fonction des étapes du projet ?
- Quels seront les interlocuteurs des habitants pendant tout le processus ? Qui animera les échanges ? Quels acteurs pourront répondre avec précision à leurs questions ?
- Quelles sont les contraintes techniques et financières incompressibles du projet ?
- De quelle façon seront prises les décisions ?
Pour les habitants, les questions portent sur:
- leur envie de participer, leur motivation
- les sujets devant impérativement être débattus
- les éléments sur lesquels ils souhaitent être informés, consultés ou mobilisés de façon plus active
- le temps qu’ils sont prêts à consacrer à cette démarche participative
- les informations dont ils souhaitent disposer (sous quels délais…)
Avoir des règles claires
Le fait que le processus, les finalités, les objectifs, les méthodes et les pratiques de la participation soient clairement établis, permet à chacun de se situer à sa juste place en fonction d’un rôle qui correspond à ses propres attentes et dispositions.
Lever les doutes et les ambiguïtés est loin d’être neutre et donne lieu à des échanges qui peuvent éviter toute désillusion et sentiment de manipulation. Co-construire les règles de la participation est un premier pas pour donner à voir l’égalité des rapports entre l’institution et les habitants.
Laisser la place à l’imprévu
Partant du postulat que la participation est un processus, il n’est pas possible ni souhaitable de tout prévoir ni tout cadrer.
Un PRU s’inscrit dans un temps long, entre cinq et quinze ans. Un certain turn-over parmi les interlocuteurs, professionnels et habitants est inévitable Il convient de ne pas limiter la participation à un nombre restreint et défini de personnes, mais de l’ouvrir pour enrichir le processus et le PRU. Par exemple, il serait dommageable de limiter l’implication des habitants à celle des seuls conseils citoyens.
Il importe d’intégrer cette contrainte dans le processus participatif. Un espace ressource, comme la maison du projet, peut être conçu pour abriter l’ensemble des documents permettant de retracer l’histoire du projet et de sa participation : plans successifs, comptes-rendus de réunions, actes de délibération, photos, tableaux de financement…
Les mobilisations « non officielles »
Les projets de renouvellement urbain bouleversent bien souvent une vie de quartier, des espaces de sociabilité, des parcours familiaux. Ils se confrontent ainsi à des résistances, qui bien souvent s’exercent en dehors des espaces de participation proposés par les acteurs institutionnels.
Que faire de la participation « non-officielle » qui peut prendre la forme de contestations ou de contre-pouvoirs ? Beaucoup de projets peuvent être retardés par le blocus d’acteurs associatifs ou de collectifs d’habitants mécontents. Plutôt que de vouloir passer outre, il serait judicieux de les inviter à se joindre à la co-construction.
Si le PRU prend appui sur une offre institutionnelle de participation (via les conseils citoyens et les maisons du projet, notamment), il doit aussi pouvoir écouter la parole citoyenne lorsqu’elle s’exprime via des canaux différents. À ce titre, les méthodes inspirées du community organizing anglo-saxon irriguent les réseaux citoyens et associatifs français. Ils permettent de donner voix aux colères des habitants qui souhaitent participer mais qui ne trouvent pas écho ou satisfaction dans les sphères de la décision publique.
Il importe ainsi que, dans le cadre des PRU, la participation puisse laisser la place à ces contributions « hors cadre », bottum up qui permettent de mobiliser au-delà des habitants impliqués dans les dispositifs prévus par les institutions.